« J’avais dit à cette élève vous êtes en retard, donc je ne vous accepte pas, et elle m’a répondu : “mais non madame pas du tout chuis pas en retard, c’est l’heure qui est en avance”. Et là je suis tentée non plus de me fâcher mais de saluer le génie, voilà, de l’à-propos. »
« Y a une forme de génie dans certaines copies dont vraiment enfin des copies que 80% des profs de français moi la première seraient incapables de faire... J’ai des copies vraiment bluffantes, ce sont des élèves qui sont de vraies éponges linguistiques... On leur dit “écrivez comme Molière” ils écrivent comme Molière ! »
On touche là au cœur de la nouvelle « éducation » en direction des élèves de banlieues, et particulièrement du 93, ce département socialement sinistré. Il s’agit de ne pas heurter les apprenants avec des considérations trop clivantes, trop françaises, et aller vers eux comme de petits animaux à apprivoiser. Ce n’est pas nous qui le disons, ou qui le faisons, c’est la technique socialiste dans l’enseignement.
Autrement, c’est trop dur : la confrontation est permanente et l’ÉducNat a lâché l’affaire. On le voit avec toutes les expériences pédagogiques qui sont autant de renoncements et de rabaissements. Les conséquences, tout le monde les connaît donc on ne va pas s’étaler et empiéter sur le territoire du Brighelli, c’est l’effondrement du niveau dans le « public », enfin, le public près des quartiers, la ruée vers le privé et les cours de rattrapage. Un effet ciseaux dévastateur pour l’unité du pays puisqu’à l’horizon se profile une société vraiment coupée en deux entre des sabotés de la comprenette et des super diplômés. Elle est belle la société sans classes des socialous.
C’est drôle, le socialisme actuel a mené à l’exact inverse de ce qu’il prônait. Le désir d’égalité s’est transformé en un séparatisme dangereux. Les ingénieurs sociaux du PS peuvent alors utiliser ces troupes manipulables à l’envi contre leurs cibles politiques, à savoir les patriotes ou les souverainistes. Mais c’est une autre histoire. Restons dans l’ÉducNat et le service public avec une magnifique émission de France Inter intitulée Interclass’, un jeu de mots talentueux entre Inter et Classe. On voit qu’il n’y a pas de « e », c’est mieux, ça fait plus américain, le français, ça craint tellement.
Vendredi 31 mars 2017, des jeunes filles de Sarcelles chantent à l’antenne une texte de leur composition, sur un instrumental de Booba, ce génie de l’écriture et de la musique contemporaines. Le magazine pour demi-hommes GQ avait même écrit qu’il s’agissait du « Victor Hugo » d’aujourd’hui, la scie qu’on sort sur tous les rappeurs qui vendent. C’est le commerce qui fait les rois, pas l’intelligence, ça se saurait !
Et là, on laisse la parole à franceinter.fr, parce que c’est trop beau :
♫ 225 je suis Ivoirien, je suis là, non je ne suis pas un moins que rien
Je tiens mon équilibre comme Claudia, et la chance viendra à moiMali, Cameroun, Zaïre, Côte d’Ivoire, Haïti … les strophes dessinent le continent africain, son histoire, ses combats et son avenir.
♫ Moi je ne m’appelle pas Obama, mais pour pays je combattrai comme Mandela
En Afrique, oui, c’est la misère. Sur notre continent tous les Africains seront fiers
(Pour écouter la chanson des collégiens, cliquez sur Écoutez dans la page de l’émission)
On rappelle qu’à l’occasion de cette émission, c’est la comédienne Claudia Tagbo (qui est souvent invitée par Arthur) que les élèves avaient choisi de rencontrer. Voici un exemple de son humour pas du tout communautaire :
L’émission Interclass’ a été produite par les élèves de la Quatrième 7 du Collège Jean Lurçat :
Lyncha Aostin, Djaouad Belhouari, Assitan Diakite, Samia Elbouri, Nawfel Elailaji, Amin Kacumi, Lexie Kouanang, Enzo Levy, Awa Ly, Alisha Mohammad, Morgane Moore, Tryna Lazarre, Khady Sane, Hicham Tendaoui, Elagiha Thavarajosothy...
En éducation, on peut toujours descendre, c’est plus facile que de monter les pentes. Le problème, c’est qu’on n’apprend qu’en montant, pas en descendant, c’est-à-dire en retirant tous les morceaux pénibles du programme, en l’occurrence de quatrième. Mais en retirant les difficultés ou les concepts ici, et en les rassemblant là, on crée deux populations absolument antagonistes. Ceux qui apprennent les programmes socialistes faciles à l’école diminuent leurs chances économiques plus tard. C’est ça, la vérité.
Alors, comme la prof de français d’en haut, qui voit du génie dans chaque réplique à deux balles parce qu’elle ne veut pas ou ne peut pas enseigner la complexité à ses élèves, une complexité qui pourtant les élèvera, on peut se voiler la face et repousser la sanction du réel à plus tard. Ce qu’on voit aujourd’hui dans les écoles et dans les rues.
Faire chanter du sous-Booba à des élèves au lieu de les faire bosser sur l’histoire de leur pays c’est ce qu’on appelle de la démagogie. Les perdants, ce sont les élèves, pas les profs. La lâcheté socialiste est responsable de l’abaissement et du dénigrement auxquels on assiste. Alors, il faudrait apprendre les rois de France aux collégiens ? Pourquoi pas ?
Après, le contenu des programmes, par exemple d’Histoire, c’est encore une autre histoire...